L’évolution des exosquelettes en entreprise

Benoit Sagot-Duvauroux, responsable Gobio – Europe Technologies, nous explique tout sur l’évolution des exosquelettes en entreprise.

 

Benoit Sagot-Duvauroux

Les exosquelettes sont des dispositifs d’assistance physique (DAP) dont l’utilisation se démocratise de plus en plus en entreprise.

Ils assistent ou soulagent les opérateurs dans des tâches physiquement contraignantes afin de diminuer le risque de troubles musculosquelettiques (TMS) ou maintenir dans l’emploi des salariés souffrants de pathologies.

Mais comment ces nouvelles technologies ont-elles évolué ? Comment leur image a-t-elle changé ? Et comment le regard des entreprises a-t-il évolué sur les exosquelettes ?

Nous sommes partis à la rencontre de Benoit Sagot-Duvauroux, responsable Gobio – Europe Technologies, dédié à la commercialisation et le développement d’exosquelettes, pour qu’il nous explique tout sur l’évolution des exosquelettes.

Comment l’intégration d’exosquelette en entreprise a-t-elle évolué ? 

Au début des années 2010, un engouement pour les exosquelettes a commencé à voir le jour. Cette technologie a suscité l’intérêt, avec notamment, l’apparition des premiers salons tournés sur la robotique.

Par la suite, ce sont les grands groupes industriels tels que Airbus ou Naval Group qui ont, en quelque sorte, lancé le mouvement des exosquelettes. Leur politique consistait à acheter tout ce qui existait en matière d’exosquelette. L’objectif était de tester pour ensuite faire un tri dans les produits proposés. En parallèle, l’AFNOR (Agence Française de Normalisation) a été impulsé par ces grands groupes, afin de caractériser les exosquelettes et apporter un cadre normatif à leur utilisation et leur conception.

Des phases de tests furent nécessaires afin de valider ou invalider les exosquelettes. Ces premiers retours ont permis à d’autres entreprises de se renseigner sur l’utilisation de ces nouvelles technologies avant que le marché ne s’élargisse vers d’autres secteurs tels que la logistique ou le BTP.

Maintenant que les exosquelettes sont plus démocratisés, tout type d’entreprise, que ce soit une ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire), une PME (Petite et Moyenne Entreprise) ou une structure individuelle, peut être intéressée. Les phases de tests et les retours des utilisateurs ont permis de mieux cibler la pertinence de l’exosquelette pour un cas d’application. Depuis 2020, on observe les premières phases de déploiements.

Concernant l’image des exosquelettes ?

Beaucoup de pédagogie fut nécessaire pour casser l’image d’Iron Man des exosquelettes.

Aujourd’hui, ces derniers sont davantage compris grâce à de nombreux salons, workshops et documentations mis en place. En effet, ils ont permis de mettre en avant leurs intérêts mais également leurs limites.

En parallèle, l’augmentation du nombre de produits vendus a donné lieu à de nombreux retours d’expériences : les utilisateurs ont pu intégrer l’exosquelette de manière plus efficiente dans leurs problématiques de TMS.

Cependant, d’autres questions sont soulevées sur l’usage de ces DAP. Principalement, savoir s’il y a des reports ou des transferts de problématique de TMS sur d’autres parties du corps. Il est donc nécessaire d’avoir une approche sérieuse avec des analyses et des données qu’il faut pouvoir justifier. Pour cela, de nombreuses études sont réalisées, que ça soit par l’INRS, les entreprises conceptrices ou utilisatrices d’exosquelettes.

Et plus concrètement, les exosquelettes ?

Au tout début, les produits proposés étaient loin d’être industrialisés. On en était aux toutes premières versions ou dans des phases de développement de produit. Les fabricants cherchaient des partenaires pour commercialiser et le marché était à l’écoute des retours terrains dans une optique de test and learn.

À son commencement, l’ergonomie des exosquelettes n’était pas optimale : ils étaient jugés lourds, peu réglables, ne couvrant pas toutes les tailles, longs et difficiles à mettre en place. Le confort de ces derniers ne faisait donc pas l’unanimité auprès des utilisateurs.

Les entreprises conceptrices ont donc eu un rôle important à jouer dans l’amélioration des pièces et dans la modification des défauts d’utilisation afin de proposer aux opérateurs le produit le plus adapté à leurs besoins. Les dispositifs évoluent donc vers un processus de fiabilisation.

Ainsi, pour les exosquelettes en cours de développement, différents axes d’améliorations ont été recherchés : diminuer leurs poids, faciliter leurs réglages, atténuer les problèmes de chaleur ou encore acquérir différentes tailles de dispositifs. Cependant, il faut prendre en compte le temps nécessaire aux entreprises pour pouvoir développer ces produits complexes.

Exosquelettes : axes d'améliorations

En parallèle, on remarque une vraie politique de baisse des prix, que ça soit dû à l’amortissement de la recherche et développement (R&D) ou à une augmentation des quantités, qui permet de baisser le coût de revient. Enfin, il y a la concurrence qui augmente : si la concurrence sort un produit beaucoup moins cher, la question de l’alignement des prix doit se poser, ou alors il faut pouvoir justifier que le produit proposé soit plus cher.

Vers quelles évolutions dans le futur ?

Dans le futur, on peut penser qu’il va y avoir deux grandes évolutions :

  • Évolution des champs d’applications de ces produits avec par exemple le poignet ou le genou.
  • Évolution majeure dans la micro-motorisation et notamment dans les textiles équipés, comme par exemple, des t-shirts exosquelettes de type actif qui peuvent révolutionner le marché, notamment celui des particuliers.

Les exosquelettes ont une place qui est évidente, car malgré la robotisation, il y aura toujours des activités manuelles physiques pénibles. De plus, les problématiques sociétales telles que le vieillissement de la population ou l’allongement du temps de travail vont placer l’exosquelette comme solution de première ligne.

Les entreprises vont devoir trouver des moyens pour attirer de nouveaux talents pour que l’exosquelette fasse partie des solutions pour améliorer la santé, la sécurité et le bien-être en entreprise.

GOBIO a été créée en 2014, par Benoit Sagot Duvauroux, avant d’être rachetée en 2017 par Europe Technologies. C’est l’une des premières entreprises de distribution d’exosquelette qui a vu le jour. Aujourd’hui, ils sont leaders de distribution de gamme d’exosquelettes en France.

 

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