Les coûts cachés de la lombalgie

La lombalgie est l’un des TMS les plus coûteux : arrêts, désorganisation, turnover, pertes de performance… Découvrez son véritable impact économique et les actions concrètes pour prévenir durablement le mal de dos au travail.

Photo du header de l'article

Combien coûte la lombalgie à une entreprise ? Un impact économique majeur

La lombalgie, l’un des TMS les plus fréquents, pèse lourd sur l’absentéisme et la performance. Selon l’Assurance Maladie (étude 2017), elle génère d’importants coûts directs et surtout indirects (désorganisation, turnover, perte de savoir‑faire) qui sont souvent cachés. Cet article synthétise les ordres de grandeur et les leviers de prévention pour agir concrètement, dans le cadre des 9 principes généraux de prévention (Code du travail).  

1. Combien y a-t-il de lombalgie au travail ? Un TMS plus fréquent que vous ne le croyez

La Lombalgie : une douleur fréquente, aux conséquences professionnelles lourdes

8 personnes sur 10 souffriront un jour d'une lombalgie. C'est un symptôme fréquent, mais il peut rapidement devenir chronique. Dans le contexte professionnel, la lombalgie est responsable de 20 % des arrêts de travail.  

Souvent banalisée et peu visible, elle est fréquemment sous‑déclarée, ce qui retarde l’adaptation des postes et la mise en place de mesures de prévention. Résultat : elle entraine des limitations d’activité, réaffectations de dernière minute et parfois incapacités prolongées.

Des secteurs particulièrement exposés

Les secteurs les plus touchés sont ceux qui imposent des postures contraignantes, des ports de charges ou du travail statique : industrie, logistique, BTP, métiers du soin, nettoyage, etc. Le manque de variabilité des tâches, les cadences élevées et la pression organisationnelle renforcent l'exposition.

2. Parlons chiffres : voici l’impact économique de la lombalgie sur les finances et la performance des entreprises

Les coûts directs : arrêts, soins, cotisations

Selon l’Assurance Maladie, la lombalgie représente à elle seule plus d’1 milliard d’euros de dépenses indemnisées par an. Elle est la première cause de dépense pour les troubles musculo-squelettiques. Cela inclut les arrêts de travail, les soins médicaux, les indemnisations journalières, ainsi que les cotisations supplémentaires supportées par les entreprises.

Les coûts indirects : turnover, qualité, désorganisation

Les coûts cachés de la lombalgie sont encore plus lourds : perte de productivité, absentéisme récurrent, surcharge pour les collègues, fatigue collective, tensions internes, climat social dégradé, recrutements non planifiés, formation de remplaçants.  

Une lombalgie non mal prise en charge peut devenir un point de rupture dans une équipe.

12,2 millions de journées perdues

La lombalgie entraîne chaque année en France 12,2 millions de journées de travail perdues, soit l'équivalent de 57 000 emplois à temps plein. Ce chiffre reflète l'impact significatif de cette pathologie sur la continuité d'activité des entreprises. Chaque journée perdue peut entraîner des réaménagements de planning, une baisse de cadence ou une qualité de travail altérée. (Ameli, 2017)

Une souffrance peu visible, mais persistante

La douleur dorsale ne se voit pas. Elle est souvent banalisée par ceux qui en souffrent. Beaucoup de salariés "tiennent bon" jusqu'à l'épisode aigu. Cette invisibilité retarde la mise en place de mesures adaptées. La lombalgie chronique, pourtant, ronge en profondeur l'efficacité au poste.

Le manque d’outils de mesure en entreprise

Beaucoup d'entreprises ne disposent pas d'indicateurs santé sécurité au travail permettant de repérer les signes précurseurs ou les restrictions d'aptitude. Le DUERP, outil clé de la prévention des TMS en milieu professionnel, est parfois obsolète ou incomplet. L'analyse ergonomique du poste de travail est rarement actualisée, alors qu'elle constitue un levier essentiel pour la prévention de la lombalgie. Le coût réel des absences en lien avec le dos est difficile à isoler.

La sous-déclaration des TMS et des MP

Par crainte de stigmatisation ou par fatalisme, de nombreux salariés ne signalent pas leurs douleurs. Certains TMS ne sont pas déclarés en accident du travail (AT) ou maladie professionnelle (MP). Cela fausse les données internes et retarde la mise en place d'une politique de prévention ciblée.

3. Comment lutter contre la lombalgie au travail

📣 Rappel réglementaire :
L’employeur a l’obligation d’assurer la santé physique et mentale de ses équipes (L.4121‑1). L’action s’organise selon les 9 principes généraux (L.4121‑2) : éviter, évaluer, combattre à la source, adapter le travail à l’homme, etc.  

Agir aux trois niveaux de prévention

Comme pour la prévention des arrêts de travail et des maladies professionnelles, la prévention de la lombalgie s'organiser autour des 3 niveaux de prévention :  

  • Primaire : adapter le travail (organisation, moyens, aménagements), former, planifier, mesurer (DUERP).
  • Secondaire : détecter tôt, ajuster les postes et accompagner les salariés qui déclarent des douleurs.
  • Tertiaire : maintien dans l’emploi (aménagements personnalisés, temps partiel thérapeutique, coordination SST).
💪 Outils complémentaires  :
Quand les mesures collectives ne suffisent pas, évaluer des dispositifs d’assistance physique (DAP), dont les exosquelettes, selon INRS/AFNOR (X35‑800, ED6531) : diagnostic d’adéquation, essai terrain, formation, suivi. Ce sont des compléments à la démarche globale, utiles sur un risque résiduel.

À qui revient le travail de prévention de la lombalgie ?

L’étude « Lombalgies et travail : enjeux et actions » (Assurance Maladie, 2017) rappelle que la prévention de la lombalgie n’est jamais l’affaire d’un seul métier : elle repose sur une action collective, où chacun a un rôle à jouer (opérateurs, encadrement, équipes HSE, CSSCT et services de santé au travail).

Grâce à une démarche ergonomique, il est possible d’analyser le travail réel et repérer les situations qui sollicitent excessivement le dos. Son utilisation est essentielle, mais elle n’est efficace que si elle s’articule avec la connaissance du terrain des opérateurs, la capacité d’action de l’encadrement, et le suivi médical des salariés concernés.

En collaborant (observation du travail, ajustements des postes, accompagnement des salariés touchés par le mal de dos, sécurisation du poste au retour d'arrêt) l’entreprise peut réduire les contraintes, prévenir les rechutes et renforcer durablement la santé au travail.

4. Conclusion

La lombalgie est un enjeu de santé au travail bien connu, mais encore trop souvent sous-estimé dans ses impacts opérationnels, humains et financiers. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : journées perdues, désorganisation, pénibilité ressentie… Mais au-delà des indicateurs, c’est toute la dynamique du travail qui se trouve fragilisée lorsque la douleur s’installe.

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe de nombreux leviers pour agir : analyse du travail réel, mise à jour du DUERP, adaptations organisationnelles, accompagnement des salariés touchés, outils d’assistance physique pour gérer le risque résiduel… À condition que ces actions soient coordonnées et guidées par les 9 principes généraux de prévention.

En faisant de la lombalgie un sujet partagé entre les opérateurs, le management, les équipes de santé au travail au sens large, l’entreprise se donne les moyens de réduire durablement les contraintes, de prévenir les rechutes et de préserver le collectif de travail. De la prévention bien menée découle toujours un double bénéfice : des salariés en meilleure santé et une organisation plus stable et plus performante.

Contributeur·e·s
Japet Medical est une entreprise certifiée ISO 13485

Optez pour un partenaire qui comprend votre métier et la réalité du terrain.

Nos experts terrain sont tous issus du biomédical, de la santé au travail et de l'ergonomie. Ils connaissent les problématiques de TMS que vous rencontrez mais aussi les contraintes des professionnels, et sauront vous dire si les exosquelettes pourront apporter un bénéfice à vos collaborateurs.

Questions & réponses

Quel est le ROI d'un exosquelette en santé au travail ?

Le retour sur investissement d’un exosquelette dépend du poste de travail, du choix du matériel et de son intégration.
Bien ciblé et bien utilisé, il se traduit par une baisse de la fatigue, de la non-productivité et des arrêts de travail, un meilleur maintien dans l’emploi et une réduction du Turnover.

Sur les postes à forte pénibilité, et quand le matériel est bien choisi, es gains peuvent apparaitre dès les premiers mois.

Japet met à votre disposition un outil de calcul de ROI pour l'exosquelette Japet.W+, pour calculer l'impact de sa protection du dos.

Existe-t-il des aides au financement d’exosquelettes ?

Aujourd’hui les aides financières pour les exosquelettes sont rares et limitées à quelques cas précis, comme la RQTH par exemple. 
Téléchargez notre guide pdf pour tout savoir sur le financement d’exosquelettes.

Comment savoir si un exosquelette est adapté à un poste de travail ?

Laissez-nous vos coordonnées, nos experts vous rappellent pour étudier les postes à risque ou à fortes contraintes que vous avez identifiés. Ils vous orienteront vers une solution pertinente.

Ça peut aussi vous intéresser

Les différents exosquelettes professionnels : comment choisir le bon modèle selon vos risques et vos postes

Dans un contexte de prévention des TMS, les exosquelettes se démocratisent mais tous ne répondent pas aux mêmes besoins. Conformément à l’AFNOR X35-800 et aux guides INRS ED6531, le choix doit partir du poste de travail et associer les utilisateurs. Ce guide clarifie les types d’exosquelettes (passifs vs actifs, par zones du corps) et les approches de conception (centrées tâche vs centrées humain), pour aider les équipes SST / HSE / QVCT à sélectionner un modèle réellement adapté au risque et à l’activité.

TMS en entreprise : comprendre, prévenir et agir efficacement

En France, les Troubles Musculo-Les troubles musculo-squelettiques (TMS) restent la première cause de maladies professionnelles et pèsent lourd sur la performance comme sur la QVCT. Cet article fait le point sur les facteurs de risque (biomécaniques, organisationnels, psychosociaux, environnementaux, individuels), les obligations de l’employeur et les mesures de prévention efficaces : analyse de poste, aménagements, organisation du travail, sensibilisation et suivi d’indicateurs. Il précise également la place des exosquelettes comme aide complémentaire lorsque les autres leviers n’éliminent pas toute la pénibilité. Objectif : vous fournir un plan d’action opérationnel pour réduire durablement les TMS dans votre entreprise.Squelettiques représentent 87% des maladies professionnels. Dans cet article, découvrez en plus sur les TMS !